Dany Dann, une médaille d’argent qui vaut de l’or pour le breaking français aux JO 2024

Dans l’arène de la place de la Concorde, samedi 10 août, il y a eu Know the Ledge (Eric B & Rakim), Get Up, Get Into It, Get Involved ! (James Brown) ou The Mexican (Babe Ruth) avec une dose de remix pour faire danser les athlètes du breaking. Il y a surtout eu Danis Civil, le danseur français, alias B-boy Dany Dann, qui a régalé le public avec une médaille d’argent, la première et la dernière du breaking, cette étoile filante du sport qui vit ses plus belles heures mais aussi les dernières puisque la discipline disparaîtra dans les limbes olympiques après les Jeux de Paris.
Les DJ’s, dont le rôle est fondamental en breaking, ont aussi joué Judgement Day (Method Man) pour la finale, ce qui ne manque pas d’humour, et Arrest the President (Intelligent Hoodlum) pour la demi-finale. « Dany Dann for president », aurait pu chanter le public en réponse pour crier sa joie de voir le danseur de 35 ans accrocher au médaille à son cou et à son palmarès. Car la bataille proposée par les deux DJ’s, Plash One et Fleg, a été rude pour le Français, qualifié difficilement, là où son adversaire canadien, le B-boy Phil Wizard, a tout survolé, y compris la finale, remportée trois manches à zéro.
Dans un sport mondialisé, « everything is possible ! », avait expliqué (en anglais) avant le début des Jeux l’athlète né en Guyane en répondant à une télévision du Japon, où la passion pour les sports urbains (skateboard, etc.) est impressionnante, tout comme le nombre de récompenses récoltées.
La médaille du Guyanais était vivement espérée, pas seulement pour le tableau des nations. Elle permet en effet de braquer un peu plus longtemps les projecteurs sur une danse qui a conquis les gymnases municipaux, certains théâtres publics et le monde de la publicité depuis longtemps.
Pour le sport de haut niveau, c’était plus compliqué, surtout avec un vivier de pratiquants licenciés réduit – moins de 5 000 pour toute la France. La médaille aidera donc les bénévoles qui font vivre le sport. « Pour la culture, pour le break, je suis content ! », s’est réjoui le danseur après le match.
Les instances sportives ont permis aux membres de l’équipe de France de rejoindre l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et ses ressources techniques, donc de progresser, de s’entourer de préparateurs de toutes sortes.
Même si Dany Dann répond volontiers que son mental, il le travaille en passant du temps avec sa famille et ses amis, il ne cache pas que la dimension psychologique est décisive dans une épreuve qui s’étale sur six heures. « J’ai observé tous les adversaires, la personne que je crains le plus, c’est moi. Autant je peux faire monter la sauce, autant je peux la refroidir en un instant », avait-il indiqué avant le début des Jeux.
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